"Fragments d’exposition", poème de F. LEMERLE-MAUBON
En décembre 2006, j’exposais à Dyo, pour mes portes ouvertes. Quelques jours plus tard, Frédérique Lemerle-Maubon me lit ce poème, qu’elle a écrit en sortant de chez moi. Lisez-le, mâchez-le, endendez sa musique et sa force explosive, vous comprendrez l’émotion que j’ai eue d’avoir suscité un tel bijou.
Pour voir le texte dans sa disposition d’origine, ce que je vous conseille fortement, cliquez sur le titre pour suivre le lien. Mon logiciel de site web (très performant par ailleurs) ne permet pas, hélas, cette possibilité. Merci.
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Fragments d’exposition
Il ouvre l’œil
et la flèche gothique d’un chantier apatride
fantôme cap-hornier affronté à la herse du froid
s’entrave de chaluts ;
nos cœurs oscillent à l’écran du prompteur.
Il ouvre l’œil
et les tables fleurissent aux terrasses espagnoles ;
l’escalier s’ancre au chas de notre iris,
déroule fuyard une volute vaine dans un angle perdu,
couve jalousement une cruche pensive.
Il ouvre l’œil
et les fenêtres masquent démasquent les regards,
jeux d’éventails, de cils gainés de khôl, de loups ;
une écorce calligraphe amarre notre esquif
à la pudeur d’une argile muette
et voguent les brouillards.
Il ouvre l’œil
et la lumière zèbre les lents plateaux de l’ombre ;
sur la palette abandonnée d’un cimentier
la ferraille se dresse totémique,
rêve de titan, œuvre de peintre
gargantuesque.
Il ouvre l’œil.
Le monde naît.
Nous sommes couronnés.
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Ce poème fait l’objet d’une édition confidentielle agrémentée de douze reproductions de photographies sur papier arche, format A5, disponible sur demande.
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Voyez aussi :
"François Sénéchal, l’invitation au regard", poème de F. Lemerle-Maubon
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